Le port d'Essaouira

Oui… moi aussi !

Hors concours : les couchers de soleil (sur l’Atlantique ou sur les dunes du sud). Au Maroc, comme dans tout le reste du monde, c’est le thème de paysage le plus photographié ! Après et dans le désordre, le podium des sujets classiques : tout ce qui peut être photographié sur la place Jemaa-el-Fna à Marrakech, les animaux vedettes du sud (chameaux ou chèvres grimpées dans les arganiers) et le port d’Essaouira.

Tous les ports ont une personnalité, certains ont du charme. Celui d’Essaouira a séduit des milliers de photographes, amateurs ou professionnels. Pas une expo, un livre, un portfolio, une brochure sur le Maroc (et à plus forte raison sur Essaouira) qui ne comporte au moins une vision des bateaux Souiris dans leur ordre ou leur désordre, en bleu le plus souvent.
J’ai séjourné dans l’ex-Mogador plusieurs dizaines de fois et en toutes saisons, sur une période de presque vingt ans, et le sortilège a toujours opéré ! Bien sûr, comme les vieux et les râleurs (j’ai cette double nationalité), j’ai les regrets du « c’était mieux avant »… L’ambiance a changé, certaines de mes visions ont disparu, mais il faut avoir la sagesse d’accepter que les Souiris ne puissent pas éternellement se contenter de vivre de la pêche et du travail du bois de thuya dans une médina décrépie alors que défilent tant de visiteurs.

Autre évolution perceptible au fil du temps : celle des couleurs. Les célèbres et photogéniques barques étaient de toutes les couleurs avec un prédominance du vert de l’étoile du drapeau marocain. Elles ont maintenant adopté quasiment toutes le bleu déjà présent dans la ville : cette « normalisation visuelle», évidente aussi dans d’autres domaines, réjouit ou désole les photomaniaques d’Essaouira…

Je ne suis pas différent des innombrables capteurs de visions passés par là : je n’ai pas pu éviter de réunir une famille sur le sujet…

26/05/2011 et 11/02/2022