Faire un geste...

Faire un geste : encore un exemple de paradoxe du langage ! On emploie cette expression plutôt pour demander un effort charitable ou commercial qu'un mouvement corporel...
Le geste fait partie de notre vie. En fait, il est notre vie. Depuis notre conception par nos parents, pas un instant sans qu'une partie de notre corps ne soit en mouvement. Seule la mort arrête la totalité de la machine.
Il y a d'abord les gestes d'action. Coup de main de l'artisan ou patte de l'artiste, spectaculaire amorti d'un latéral en pleine course, tendre caresse ou bras d'honneur, tous ces gestes et bien d'autres résultent d'une volonté d'agir avec une intention.
Il y a aussi les réflexes : c'est notre ordinateur central qui décide d'une réaction face à une action.
Il y a enfin, et ils sont très intéressants, les gestes de communication. Dans le texte qui accompagne le portfolio sur les regards, j'évoque les moyens de communication inscrits dans notre génétique que nous utilisons ou délaissons. Les gestes en font partie, parfois... à notre corps défendant (quelle belle expression !). Peur ou menace, supplique ou refus, amour ou haine : la liste serait longue de ce que nos gestes "trahissent" (mot idiot puisqu'en fait ils révèlent !). Le savoir-vivre (drôle d'expression elle aussi...) est à double tranchant : il nous évite de faire ou de subir des gestes désagréables, mais il nous empêche aussi des gestes de libérations salutaires.
Pour finir et à propos des bonnes manières : la sagesse orientale nous dit que lorsque le sage montre la lune, le sot regarde le doigt. La bonne éducation française nous dit qu'il ne faut pas montrer du doigt. Essayez de résoudre le problème...
26/03/2012